Un voyage au Laos nous plonge dans le cœur intime de la péninsule indochinoise. Ce pays qui s’axe autour du Mékong, son artère nourricière, est l’un des moins peuplés d’Indochine, même s’il abrite plus de quatre-vingts ethnies. Ses paysages sont constitués d'une série de plateaux et de collines, entrecoupés de nombreuses vallées alluviales qu'empruntent entre autres les rivières Nam Ou ou Nam Song.
Lors d’un circuit à travers le Laos, on est séduit par ce rythme singulier où la nonchalance est un art et la douceur une manière de côtoyer son prochain. Pour les Laotiens, la permanence ne tient qu’à la succession de choses éphémères qui doivent toutes être bien faites : « broder au fil d’or, tisser, sculpter le bois, laquer des objets, plier les feuilles de banane, dans le strict respect des codes véhiculés par le bouddhisme theravadin, du culte des ancêtres. Ce n’est rien, mais c’est la vie quotidienne, la manière d’interroger la nature, d’enregistrer le temps ».
Intimement lié à la vie quotidienne, le bouddhisme est présent par d'innombrables pagodes à la silhouette fine et gracieuse que l’on retrouve un peu partout durant un voyage au Laos : celles de Luang Prabang sont magiques, certaines incarnant de véritables chefs-d’œuvre. D'ici comme d'ailleurs partent chaque matin, au soleil levant, les bonzes. En longue cohorte, bol à aumône en bandoulière, crâne et sourcils rasés, vêtus d'une robe safran, ils parcourent les rues pour recueillir leur nourriture de la main des femmes agenouillées sur leur passage. Au Nord, dans la région de Nong Khiaw, les minorités ethniques comme les Hmong, les Kamu ou les Lawaé, qui pratiquent une forme d’animisme, sont parmi les plus anciennes du Sud-Est asiatique. En longeant le Mékong entre Vang Vieng et Vientiane, ce sont pics karstiques et eaux claires qui apparaissent. Tout au Sud, le Vat Phu, l’un des berceaux de la civilisation khmère, et la région bénie des 4000 îles où le temps semble s’être arrêté, méritent également que l’on s’y attarde.